A plus tard, Georges ! Rendez-vous au Paradis !

Georges, le père d'une amie d'enfance, nous a quittés la semaine dernière dans sa 103è année.

Force de la nature, médaillé SNCF, ancien prisonnier de guerre ... il n'était pas immortel mais laisse à tous ceux qui l'ont connu le souvenir d'un homme d'action.

"Quand on y crrrrroit, disait-il, avec le savoureux accent local, on se rrrr'trrrouss' les manch' et on y va !"

Un article lui avait été consacré sur le Journal de Saône et Loire pour ses 100 ans.

Il avait participé à une émission de France Culture sur "La vie du rail", et, à 102 ans et deux mois, projetait encore de partir en voyage ... en Italie .

Sa chanson préférée : "prosper Yop la boum".

Au Comité des Fêtes du Carloup, dont il faisait partie, il ne dédaignait pas d'interpréter "Elisa" de Gainsbourg ... déguisé en Sans Culotte et perché sur un char de Carnaval !

Témoignage

Je souhaite rappeler les moments d’enfance où la vie familiale était très proche de celle des E ..., quand nous habitions Rue Pr Leriche en face de la Chapelle des Dominicaines. C’est là j’ai le mieux connu Georges.

Il y avait là 3 enfants pour 2 couples : mon frère, la fille de Georges et moi, les parents des uns étant aussi presque les parents des autres.

Georges était le papa à la fois craint et adoré.

Adoré parce qu’il donnait vie aux rêves d’enfant les plus fous.

Pour commencer et pour mon frère, Georges avait fabriqué un garage (cube 50 X 50 surmonté d’un toit pointu). Mon frère y avait rangé ses « Dinky Toys ».

De plus il avait fait un petit établi à l’image du sien. Cette transmission de savoir-faire a porté ses fruits puisque mon frère est resté un passionné du bricolage et a aujourd’hui à son actif : étagères, rangements et mobilier !

Pour les deux filles, mon amie d'enfance et moi, il avait construit rien moins qu’un chalet, une vraie petite maison avec porte et fenêtre, où nos poupées avec leurs garde-robes, les dînettes et tous les accessoires, avaient trouvé un havre de paix.

… Mais parfois le tonnerre grondait, et l’on entendait Georges : « Quand je pense que ces petites filles-là elles ont tout ce qu’elles veulent, et qu’elles trouvent le moyen de « réclamer », on voit bien qu’elles n’ont pas connu la guerre ! »

Nous avions aussi la chance d’un vaste potager en pleine ville sous les remparts. Un potager c’est bien banal et utilitaire.

Mais Georges avait conçu pour cet endroit un embellissement poétique, à savoir un massif de roses de forme ovale, qu’il entretenait minutieusement lorsque la tempête des colères s’était apaisée.

Je voudrais donc dire Merci à Georges, créateur, bâtisseur, qui ne reculait ni devant le travail à accomplir, ni devant l’énergie à investir pour parvenir au but.

Merci à Georges,donc, pour cette belle leçon de vie, une vie à vivre et à aimer, à vivre intensément et avec dynamisme jusqu’au bout.

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Une Messe sera célébrée à la mémoire de Georges et de mon père Marcel(disparu un 2 Avril voici déjà bien des années),  le 5 Avril, en la Chapelle de la Citadelle.